Les 80 mesures qui
ont été dévoilées, hier, à Paris, à l?issue du douzième conseil des
ministres franco-allemand, sonnent, ainsi, plus Merkel que Sarkozy mais
n?en sont pas moins le fruit d?une impulsion donnée par le président de
la République. Depuis la crise de Wall Street, Nicolas Sarkozy a tourné
sa page libérale et dérégulatrice. Il a vu les dangers économiques
d?une totale liberté du marché. Il a compris le risque politique qu?il
y aurait à ne pas rééquilibrer le partage des richesses. Il s?est fait
avocat d?une régulation du capitalisme qu?il veut promouvoir sur les
cinq continents et c?est pour cela qu?il a conçu cette « volonté,
disait-il hier, de mettre l?Allemagne et la France au service de
l?Europe et d?une nouvelle régulation dans le monde ».
Si
elles sont vraiment appliquées, ces 80 mesures ne vont pas seulement
rapprocher la France et l?Allemagne. Elles portent en elles une
dynamique ? naturellement incertaine mais nouvelle ? d?unité politique
entre les deux pays qui se sont engagés, hier, à renforcer la
coordination de leurs politiques économiques au sein de l?Union. Le
fonctionnement et le visage de l?Union européenne pourraient en être
modifiés. La direction prise est la bonne et l?on pourra très vite
juger sur pièces puisque la chancelière et le président ont annoncé,
pour bientôt, des propositions communes sur le gouvernement économique
de l?Union, des initiatives sur le Proche-Orient et une réflexion
commune sur la réforme du système monétaire international. Cela fera
autant de tests, d?occasions de ne pas décevoir.
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