Au total, 4 000 jeunes, pour la plupart nés en 1999, effectuent leur service militaire obligatoire depuis début juillet en Suède. Instauré en 1901, il avait été suspendu en 2010 au profit d’une armée de métier, avant d’être rétabli par le Parlement en mars 2017.
Le choix de mettre fin à la conscription était motivé par le contexte géopolitique. La Suède ne croyait plus à la nécessité d’une défense nationale. L’engouement pour la profession n’a cependant jamais atteint les objectifs visés. Résultat : il manquait 7 000 soldats au royaume.
Leur initiation va durer neuf mois.
L’appel lancé par les autorités a connu un succès supérieur aux pronostics, selon Sofia Engström, porte-parole de l’Agence nationale du recrutement. Au printemps 2017, 90 000 filles et garçons nés en 1999 ont dû remplir un formulaire sur Internet, sondant leur état de santé et leur intérêt pour le service militaire. Parmi les plus motivés, 6 000 ont été appelés pour passer une batterie de tests physiques et psychologiques. Deux mille cinq cents ont été retenus, dont 400 filles. Mille cinq cents autres, qui n’avaient pas été sélectionnés, se sont portés volontaires, dont certains avec l’intention de poursuivre une carrière dans l’armée.
Côté pratique, les conscrits sont indemnisés 4 200 couronnes par mois (405 euros) non imposables et percevront à leur départ la même somme multipliée par le nombre de mois de service. « Ils sont également nourris, logés, nous payons tous leurs voyages pour rentrer chez eux et nous couvrons leur loyer s’ils ont un appartement », précise Marcus Nilsson.
L’enthousiasme des recrues fait sourire les officiers
Contrairement aux idées reçues, ces jeunes de la génération Z, dit Sofia Engström, « ne sont pas égocentriques », mais témoignent d’une « envie de s’engager pour la société ». Beaucoup, cependant, n’auraient pas pensé au service militaire, s’ils n’avaient pas reçu le formulaire.
Daniel Wendel compare le service militaire obligatoire à une assurance : « On paie en espérant ne jamais en avoir besoin, mais on est content de l’avoir si jamais il arrive quelque chose. »

Une théorie du dépassement de soi qui semble séduire, puisque les jeunes Suédois nés en 2000 sont aussi nombreux à avoir répondu positivement au questionnaire. Onze mille d’entre eux, cette année, ont été appelés pour subir les tests. A partir de 2020, le nombre de recrues devait passer à 5 000 et pourrait encore augmenter les années suivantes. lemonde.fr octobre 2018