Récit d'une semaine d'examen à l'école d'ingénieurs
Exercice de compréhension orale B1+

 


Guillaume Ouattara
Étudiant en première année d'école d'ingénieurs à l'Université de Technologie de Compiègne, après une année de classe prépa scientifique


Atmosphère très particulière cette semaine à l’Université de Technologie de Compiègne (UTC) où j’étudie… Couloirs déserts, salles de cours désespérément vides et ville fantôme après 21h30 : la folie des examens finaux s'est emparée de tous les étudiants.

Et moi le premier. Pendant une semaine et demie, ça a été le branle-bas de combat. Révisions fébriles, nuits bien trop courtes et stress de dernière minute : cette période m’a, quasiment, ramené aux heures les plus sombres de mon année de maths sup...




La fin du contrôle continu

Il faut dire qu'en intégrant une école d’ingénieurs cette année, j’ai quitté le contrôle continu. Adieu devoirs surveillés hebdomadaires, interros écrites et attente fébrile durant la distribution de copies.

C’est un véritable choc par rapport à la prépa que de voir que l’on peut apprendre, acquérir des connaissances et les retranscrire sur une copie sans pour autant devoir subir un stress et une pression quotidienne.

Non, il n’est pas forcément nécessaire de se faire humilier toutes les semaines  pour résoudre efficacement des problèmes de maths. Une véritable révélation pour moi.



Une atmosphère de concours

Toutes ces joyeusetés ont, donc, été remplacées par une immense salle d’examen, des rangées de table à perte de vue et des copies semblables à celles du bac. J’ai eu, durant une semaine, la curieuse impression d’être en train de passer un concours.

Bon… je tiens à préciser que, contrairement aux concours, les étudiants ne se lançaient pas des regards inquiets et suspicieux toutes les deux minutes. Pour autant, la plupart des désagréments liés à cette forme d’évaluation étaient présents.

À commencer par le bruit, incessant pendant les épreuves. Le bruit du papier qui gratte sur la feuille, de la page qu’on tourne, du brouillon qu’on froisse, du stylo qu’on tapote nerveusement contre sa table. Mais aussi le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvre et se referme au gré des sorties en avance, de la pluie qui tambourine sur le plafond du gymnase où l’on est parqué et des sirènes de voitures de police qui passent dans la rue.

Bref, une véritable cacophonie qui tranche avec le silence studieux des élèves.



Une organisation millimétrée

Un autre des désagréments de cette évaluation finale, c’est l’organisation très stricte qui empêche de déborder sur le temps. Si, même en prépa, il m'était possible de grappiller cinq ou dix minutes supplémentaires pendant les devoirs surveillés, ici, pas question de dépasser l’horaire.

Et gare à ceux qui tentent le diable ; ils sont bien vites rappelés à l’ordre par les membres de l’administration venus superviser et organiser cette session d’examens.

Les « non Monsieur, c’est terminé ! » et autres « dépêchez-vous, on doit préparer la salle pour les prochaines épreuves ! » ont eu raison des plus téméraires d’entre nous.



Des personnalités atypiques

Et puis, bien sûr, il y a ces personnalités atypiques que l’on ne rencontre que durant des examens. Comme cet étudiant qui, après 15 minutes à lire le sujet de Chimie, se décide à quitter la salle, sans avoir répondu à une seule question.

Ou bien cet autre, venu avec son sandwich et sa boisson, histoire d’allier l’utile à l’agréable.



Plus dramatique, également, il y a cette jeune fille arrivée avec 1h30 de retard à l’épreuve d’informatique, et dont on se demande vraiment ce qu’elle va pouvoir faire en seulement 30 minutes…

Difficile, après ça, de regretter la pression de la prépa...

On sort d’une telle semaine lessivé, épuisé, avec l’impression d’avoir tout donné pendant quelques jours. Et c’est là, à mon sens, tout l’intérêt des examens finaux : pouvoir donner le meilleur (ou parfois le pire…) de soi-même sur un court laps de temps.

Car, contrairement au lycée et à la prépa où l’on va en cours avec toujours la petite appréhension de la note, à la fac, dans une salle de classe on ne fait qu’apprendre.



Un de mes camarades me disait d’ailleurs : « ce que j’apprécie avec ce rythme c’est qu’il laisse plus de temps, en dehors des périodes d’examens, pour approfondir et comprendre son cours sans subir une pression excessive ».

Et il est vrai que, bien que la sanction du crayon rouge ne soit pas omniprésente dans notre quotidien étudiant, un travail considérable doit être fourni tout au long du semestre pour comprendre les cours et effectuer le travail demandé.




D’une certaine façon on peut dire que si le rythme de travail diffère par rapport à une évaluation continue, l'intensité du travail, elle, ne diminue pas, bien au contraire.

Bon, la prochaine épreuve, désormais, c’est la découverte des résultats, mais ça, c’est une autre histoire…

Guillaume Ouattara
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