La journée de l'eau
 

Journée de l'eau: 10 ans pour relever le défi de l'accès des plus pauvres

Les Nations Unies lancent mardi, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, une décennie "l'eau pour la vie, l'eau pour tous", destinée à diviser par deux, d'ici 2015, le nombre de personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable et à l'assainissement.

Chaque jour, 22.000 personnes meurent du fait de maladies véhiculées par l'eau. C'est la première cause de mortalité dans le monde, devant la malnutrition. Typhoïde, choléra, paludisme, diarrhées sont en effet transmis par l'eau polluée.


L'eau est un enjeu vital pour 2,4 milliards d'individus, qui ne disposent d'aucun assainissement (toilettes, égouts), tandis que 1,1 milliard d'hommes n'ont même pas accès à l'eau potable.

Voilà cinq ans que la communauté internationale a pris l'engagement de réduire par deux d'ici 2015 la proportion de personnes privées d'eau potable (Sommet du Millénaire, 2000). Au Sommet de la Terre de 2003, cet engagement a même été étendu aux populations sans assainissement, mais sans prévoir les financements correspondants.

Pire: l'aide stagne. Selon l'OCDE, l'aide publique à l'eau a fondu de 2,7 milliards de dollars en 1997 à 1,4 milliard en 2002. Elle s'est stabilisée depuis, mais reste loin des enjeux.

Alors que l'aide publique se tarissait, un nouveau crédo s'est imposé depuis les années 90, les "partenariats publics privés ". Le recours au privé est notamment défendu par Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international, dans son livre "Eau".

Le mouvement altermondialiste combat dans chaque "forum social" la privatisation de l'eau, et défend la notion de "bien public".

Les ONG (organisations non gouvernementales) prônent une taxe mondiale, susceptible d'assurer le financement du développement. Un tout petit pas dans cette direction a été fait en France avec l'adoption en janvier d'une loi autorisant les collectivités locales, syndicats et agences de l'eau à affecter jusqu'à 1% des redevances sur l'eau à l'aide au développement.

Depuis 15 ans, les sommes affectées par l'Agence Seine-Normandie au développement ont par exemple permis de fournir l'eau potable à un million de personnes.



Si tous les organismes de distribution d'eau l'adoptent, le "1% eau" pourrait financer pour 120 millions d'euros de projets dans le tiers monde, estime le Programme Solidarité Eau, qui anime une des trois Conférences organisées par l'UNESCO du 22 au 25 mars autour de l'eau et de l'Afrique.
Lemonde.fr


 

 

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